De nuit, sur la place... [libre]

Une ombre furtive s'arrêta dans les ténèbres reignant encore à l'aurée de la place, ses yeux verts balayant lentement l'espace découvert qui le séparait encore de la relative sécurité de son pavillon. Prendre sa douche de nuit était le meilleur moyen d'éviter d'être dérangé ou agressé pendant qu'on se lavait, mais ce n'était pas non plus sans risque : il fallait quitter sa chambre sans éveiller ses colocataires, traverser le quartier en évitant les patrouilles de gardes et les membres de bandes en maraudes, traverser la place sans se faire prendre, accèder aux douches, se laver aussi vite que possible avec l'eau froide, se sécher, se rhabiller... et repartir dans l'autre sens.

Pour l'instant, la phase 1 et la phase 2 s'étaient plutôt bien passé : il avait pu arriver aux bâtiments des douches sans problèmes et se laver de la crasse de la journée sans que personne ne vienne le déranger. Oui mais voilà... maintenant il faisait nuit noire, la prochaine patrouille n'aurait pas lieux avant 5h du matin, et c'était l'heure où les bandes sortaient s'affronter... ou recrutaient de force des membres.
Et honnêtement, il n'avait envie ni d'être prit dans une échaufourrée, ni d'être recruté...

Prudement, le jeune homme s'accroupit dans un coin sombre et continua son observation, les sens tendus au maximum : il pouvait entendre les bruits d'une bagarre au loin, et ceux d'un viol dans le pavillon contre lequel il s'adossait. Rien de bien nouveau à Thao en somme...
Poussant un minuscule soupir, l'adolescent se mit à raser les murs pour changer d'endroit dans l'hypothèse que quelqu'un l'ai repéré depuis l'autre côté de la surface doucement éclairée par la lune, puis se positionna dans une allée particulièrement sombre.

Prenant une grande inspiration, il compta jusqu'à dix et se mit à courir, traversant la zone dangereuse comme une flèche avant de s'enfoncer de nouveau dans les ténèbres de son quartier. Continuant de courrir sur quelques mètres, il finit par brifurquer dans une ruelle où il rallentit progressivement sa foulée avant de s'arrêter tout à fait, attentif.
Bon... personne...
Bien.

Plus détendu, il reprit sa route, marchant avec prudence le long des murs et tournant un peu au hazard dans les rues pour semer un éventuel poursuivant avant de prendre la direction de son pavillon...

La nuit avait-elle déjà été aussi sombre ? A vrai dire toutes les nuits se ressemblaient à Thao.
Chaque nuit, les membres de bandes sortaient pour recruter, ou juste pour se battre.
On pouvait entendre les cris de douleur, les hurlements de terreur, mais pourtant aucun d’eux ne vous fait jamais peur.
Pourquoi ? Oh ! Question d’habitude. La première fois que vous entendez ces bruits, votre sang se fige.
Puis, au fil du temps, cela ne vous fais plus rien. Au contraire, vous éprouvez parfois du plaisir rien quand pensant : « Ouf, ce n’est pas moi ».
Et ces histoires de bandes n’arrangent rien ! Maintenant la nuit est beaucoup plus divertissante que la journée.
La journée, Thao ressemble un peu à une prison, mais le soir…
Tien comme ce soir ! Kamui se baladait jusqu’au moment où il a entendu une bagarre.
Le pauvre n’aime pas trop ce mêlé aux histoires des gangs. Mais bon, à Thao, soit tu te tais, soit tu es mort.
Alors, il vaut mieux ce taire !
Le jeune homme arrive donc sur les lieux et voit deux personnes au milieu d’une foule, l’une des personnes appartenaient au même clan que lui.
De l’aide ? Au le combattant n’en avait pas besoin !

Mais d’ailleurs, n’ai-je pas dis que Kamui n’aimait pas les gangs ?
Zut, j’ai oublié de vous dire que je suis un véritable menteur.
Attendez ! Vous croyez vraiment qu’il est à Thao pour rien ?
Non, Kamui est comme les autres, un criminel, son crime ? Il est un tueur.
Alors les bandes, c’est pour lui, juste une bonne façon de se divertir.
En même temps, il s’avère que l’une des personnes du clan adverse est son pire ennemie.
Une histoire qui remonte à longtemps et dont je ne vous ferais pas part.

Kamui voyant bien que son collègue n’avait nullement besoin d’aide, il continua son chemin, il entoura son manteau autour de lui et marcha d’un pas rapide.
Il se mit à déambuler, sans but, quoi que si, il voulait trouver quelqu’un.
Une personne qu’il ne mit pas longtemps à apercevoir.
Il vit ses yeux verts passaient devant ses yeux à une vitesse folle, une personne normale n’aurait jamais reconnu cette personne.
Mais lui, il savait, que ses yeux verts étaient uniques à Thao.
Et il connaissait l’identité de leur possesseur.
Il se mit à suivre le garçon, qui malheureusement se mit à courir, peu importe il savait où le retrouver…

Une main se posa sur l’épaule de Kamui.
Celui-ci se retournât, un homme plus âgé ce tenait devant lui avec un sourire plutôt mauvais.
Cette énergumène lui demanda : « Salut toi, que fais tu SEUL dans cette nuit noir ? »
Et sans attendre, la personne s’avança vers Kamui. Ses intentions ? Mauvaises tout le monde l’a compris.
Kamui avait l’habitude, afficher cette mine de jeunot prude n’avait pas que des points bénéfiques.
Les bandes ne l’embêtaient pas, par contre…
Donc le brun attrapa avec vivacité son couteau fétiche dans la poche de son manteau et en posa l’extrémité sous le menton de son « agresseur ».
Celui-ci compris rapidement qu’il allait devoir trouver une autre cible, et partit sans rechigner.

Kamui rangea son couteau et se retourna : les yeux verts étaient loin maintenant.
Il soupira et continua son chemin jusqu’au point de rendez-vous.
Il se déplaça jusqu’au pavillon du quartier Ouest et attendit dans l’ombre d’une ruelle, il sortit de la poche de son jean un paquet de cigarette et un briquet.
Puis il se mit à attendre, une cigarette à la bouche.
La nuit sera belle aujourd’hui finalement.

Alternant course et marche, poses et déplacements, le jeune homme avait parcourut en zig-zag le court chemin séparant son pavillon de la place centralle du domaine. Les combats incessants, les patrouilles et les brusques mouvements de foules lorsque ces dernières tombaient sur un groupe en train de se battre, de violer, ou tout simplement de fumer à l'air libre alors que le couvre-feu avait sonné depuis des heures, l'avaient souvent obligé à faire des détours, ou à se cacher dans un coin sombre, le temps que l'agitation passe, fermant les yeux lorsque l'un des pauvres gars (ou fille) se faisait tomber dessus par les gardiens.
Il ne voulait pas entendre leurs cris...
Ni imaginer ce qui allait leur arriver.
Trop de choses étaient possibles...

Frissonnant, ses doigts se refermant à chaque fois brièvement sur la cicatrice ornant sa paume, obtenue durant la seule tentative de fuite qu'il ai jamais faite, il avait chassé de ses pensées les souvenirs de ce que lui avait déjà subit ici, entre leurs mains. Et avait attendu que le calme revienne.
Soupirant contre le fait de ne plus pouvoir utiliser la "Rue des Monte en l'air", soit les toits - qu'il avait utilisé toute sa première année d'emprisonnement - à cause du nouveau dispositif de surveillance établit par le directeur (de puissant faisseaux de lumière balayaient régulièrement les tuiles plâtes des pavillons), le jeune homme avait reprit sa route sur le plancher des vaches, mal à l'aise, et méfiant.

Il lui fallut une bonne heure pour arriver près de son antre.
En plein jour, il lui aurait fallut une dizaine de minutes, tout au plus...
Nouveau soupir.
Au moins, une fois à l'intérieur, il aurait la paix. Après tout... il était l'un des rares chanceux à possèder pour l'instant un pavillon individuel, et avait ainsi pu l'aménager à sa manière, s'assurant une grande sécurité, du moins dans la mesure du possible, afin de pouvoir dormir quelques heures par nuit sur ses deux oreilles.
Un petit sourire aux lèvres, ses affaires de bain jettées en travers de ses épaules, il se détendit et avança d'une démarche plus souple jusqu'au bâtiment, rallentissant nettement alors que ses yeux captaient le rougeoiment d'une cigarette.

Son corps se figea.
Il ne connaissait pas grand monde qui fumait...
Si c'était Kam, alors tout allait bien, mais si c'était Lui...
Prudent, il chercha mentalement la présence de sa lame dans sa poche, puis reprit sa marche avec précaussions, se plaçant au centre de la ruelle pour être certain d'avoir un maximum de champs d'action en cas d'attaque.
Attaque qui ne vint pas.
Son corps se détendit...
A la lumière d'un passage de projecteur, il avait reconnu son visiteur.

Réfreinant certaines plusions, il se contraignit à ne pas courrir, à ne pas sourire, et attrapa posément la cigarette pour l'ôter des lèvres de son propriétaire, et la jeter au sol.

- Entretient pas ton cancer... (les yeux verts caressèrent doucement le visage de Kamui) et puis tu pue atrocement de la gueule après une clope, je te l'ai déjà dit ?

Le temps passés, les faisceaux tournés dans le ciel.
On aurait pu penser à une boite de nuit…quoi que en faite non. Je retire.
Kamui tirait nerveusement sur sa cigarette, il n’aimait pas attendre.
Mais il entendit rapidement des pas au bout de la rue, il mit la main dans sa poche, au cas où le couteau serait le bienvenue. Mais il semblait que la personne n’avait aucune envie d’attaquer, ou même de fuir.
Alors il la laissa approcher, et il le reconnut rapidement. Sa cigarette fût vite balayait, une remarque suivit celle-ci.
Comme réponse Kamui souffla sur le côté son nuage de fumé.
Il posa ses yeux qui n’avaient plus rien de prude sur le garçon, pas besoin de masque en sa présence.
Il afficha un sourire narquois et déclara :
« Si mon allène te gène, tu peux partir. »
Puis il posa sa main sur le visage du jeune homme, se pencha et lui mordilla le cou : « Enfaite, non, tu ne peux pas. »
Il lâcha finalement la partie du corps qu’il avait pris comme victime, et regarda Vaem.

Avec vivacité, il se retourna après avoir entendu un bruit : un homme qui n’avait aucune caractéristique des personnes sobres passa.
Heureusement il semblerait qu’il n’avait pas dans la tête de se battre.
Le pauvre ne semblait pas intelligent, il était si vulnérable qu’il faisait pitié. Il ne finirait pas sa nuit en très bonne état.

Soupirant, Kamui reporta son attention sur Vaem.
Avec une pointe d’humour dans la voix il déclara : « Une nuit plutôt calme, non ? »
Puis il posa ses lèvres sur celle de son vis-à-vis, avec passion il fit comprendre que le garçon lui avait manqué.

Un sourire amusé avait fusé sur son visage à la réponse de son vis-à-vis, et il avait esquissé un mouvement de recul, comme pour partir.

- D'accord.

Mais avant qu'il n'ai pu mettre sa décision à exécution, une main s'était glissée sur son visage, presque douce, et des lèvres dans son cou, lui arrachant presque un petit gémissement de plaisir. Cette zone là était vraiment trop sensible...
Esquissant un sourire, il posa doucement ses mains sur les épaules du jeune homme et y exerça une légère pression pour le repousser. Il n'aimait pas vraiment lorsqu'ils faisaient ça dans la rue, à la vue et au sus de tous. Il y avait trop de risques, ils pourraient être découverts... et ça il ne le voulait pas.
Si jamais ils découvraient qu'il était l'amant de Kamui, le maître des Raven Death, ça risquait d'en chier pour lui, mais aussi pour le jeune homme.

Un bruit les fit se retourner de concert, le cran d'arrêt de Vaem apparaissant comme par miracle dans ses mains, étincellant dans la lumière diffuse de la nuit. Mais ce n'était qu'une fausse alerte : un gars apparement bourré qui marchait en titubant dans la rue.
La poitrine du garçon se serra.
Il ne passerait certainement pas la nuit...
Ses yeux verts glissèrent furtivement sur le visage tendu de son compagnon, et ses lèvres se plissèrent.
Il n'aimait pas l'air détâché et calculateur qui brillaient dans ses yeux mauves. Quelque part, l'inhumanité dont Kamui faisait parfois preuve lui faisait presque aussi peur que la présence de Raven.
Secouant la tête pour chasser ces sombres pensées de son esprit, il laissa échapper un soupir.

- Bon sang... il faut vraiment être con pour se mettre dans un état pareil, et sortir...

La réplique de son amant couvrit une partie de sa phrase, lui tirant un sourire ironique.

- Très oui. Parfaite pour une sortie romantique sous les étoiles, pas vrai ?

Le visage de Kamui se rapprocha du siens et leurs lèvres se joignirent en un baiser passionné qui lui tira une ombre de sourire tandis que ses bras entouraient doucement le cou du jeune homme, l'attirant vers lui pour se serrer plus étroitement contre son corps. Lui aussi lui avait manqué... et il comptait bien lui faire saisir à quel point.
Ce fut ce moment là que choisirent trois types pour débarquer dans leur ruelle, lampe torche au poing, la lumière venant violement rompre leur intimité.

- Hey ! Mais qu'est ce que je vois là ? Tu joue la pute Vaem maintenant ? C'est qui celui qui te tronche là maintenant ? On peut participer ??

La voix goguenarde lui tira un soupir las, et il bougea juste assez pour que le visage de Kamui se niche contre son cou, disparaissant dans l'ombre. Personne ne devait savoir...

- Dégage Glen. Laisse-moi baiser en paix.

Les deux autres se mirent à rire tandis que Glen s'approchait.

- Mais justement... j'vais te laisser baiser en paix. Avec moi. Allez les gars, dégagez-moi ce guignol, ce soir on fait sa fête a une certaine garce aux yeux verts...

Une sortie romantique ? Pourquoi pas. De toute façon ils ne devaient pas rester là.
Cette ruelle était sombre certes, mais passante.
Leur relation devait rester secrète. Si les gens savaient, Vaem aurait beaucoup de problèmes, déjà qu’il était dur à Thao de ne pas en avoir.
Et cela n’arrangerait pas Kamui non plus. Et puis cette façon de se voir ne le gênait pas.
Au contraire, il trouvait cela plutôt drôle ! Il aimait le risque.
Cela ajoutait du « piquant » à leur relation.
Malheureusement le couple n’eut pas le temps de se déplacer, trois personnes entrèrent dans la rue armaient de lampes-torches.
Vaem se déplaça légèrement pour garder l’anonymat de Kamui. Mais l’homme prénommé Glen n’avait, semblerait-t-il, pas l’intention de partir.
Kamui ne bougea pas, enfin, pas de suite. Il observa alors qu’il approchait.
Malheureusement sa dernière réplique ne lui plaisait pas, vraiment pas.
Rah si tout était facile…On ne s’amuserait pas.
Le jeune homme soupira, il se redressa et fit décaler Vaem.
Il avança, vers l’homme, la main droite dans la poche de son blouson tenait fermement le manche de son couteau.

« Désolé mais pas ce soir. Ce soir il est exclusivement mien. »

Aucune amabilité, aucune pitié et surtout aucun remord n’aura sa place ce soir.
Finalement cette nuit ne sera pas plus belle que les autres.
Ou en tout cas pas plus calme. La réaction des personnes en face de lui ? Aucune idée, mais leurs visages surpris témoignaient d’une certaine incompréhension.
C’est normal : le jour, Vaem et Kamui se détestaient, alors que faisaient-t-ils ce soir, ensemble ?
Kamui se fichait éperdument de leurs pensées, de leurs visions.
Car il n’avait pas l’intention de les laisser filer.
Malheureusement pour eux, ces hommes ne devaient surement pas savoir que cette nuit serait leur dernière.
Etre là au mauvais moment, au mauvais endroit : voilà leur crime.
Kamui afficha un sourire sombre sur son visage et déclara :

« Donc tu disais quoi ? Ah oui ! Que tu allais virer un guignol non ?
Désolé mais je crois que je n’ai pas l’intention de me laisser faire. Et encore moins de te laisser traiter la « garce » comme ça. (Référence à Vaem) »

Kamui détestait que l’on s’en prenne aux personnes pour qui il avait de l’affection. Il y en a peu, il faut avouer.
Et je crois que c’est la seule chose qui rend le jeune homme vraiment hors de lui.
Alors, gâcher la soirée momentanément et insulter Vaem, voilà ce qu’ils auraient pu faire de pire

Au grand agacement de Vaem, Glen ne semblait donc pas du tout prêt à leur foutre la paix et à passer gentiment son chemin. Bien au contraire, visiblement, le fait que le jeune homme se soit refusé à lui plusieurs fois, et pas toujours de manière tendre, avait finit par faire griller le système de cet abrutit agé d'une vingtaine d'années au point qu'il prenait le risque de s'en prendre ouvertement à lui alors qu'il était accompagné.
Accompagné et armé de son pouvoir.
Chose qui n'était pas du tout négligeable.
Poussant un soupir, il venait de se résoudre à les affronter lorsque Kamui s'était redressé, foutant en l'air les efforts qu'il avait fait pour le garder dans l'ombre jusque là, et s'était approché des deux gars, une main dans sa veste, probablement posée sur son couteau, puis avait provoqué les trois gars, lui tirant de nouveau un gros soupir.

Et meeeerde...
Si seulement il était resté en arrière...
Maintenant ils allaient devoir les réduire au silence... ils ne pouvaient pas prendre le risque que leur relation soit découverte. S'ils mettaient un tel point d'honneur à paraître se haïr de jour, ce n'était pas pour que trois imbéciles flanquent tout en l'air pour le plaisir...
Se décolant du mur, il fit lentement jouer ses épaules, s'assurant que tout fonctionnait bien de ce côté là, et se porta aux côtés de Kamui, l'air passablement ennuyé par la tournure que prenait la situation.
Et surtout par l'attitude de son compagnon.
Il ne voulait pas que Kam sente le sang ce soir...

- Glen, casse-toi si tu veux pas qu'on te crêve...

- Mais bien sûr ! Attend, on te surprend en train de te vendre à ton pire ennemi, on va quand même pas laisser passer l'occaz ! Si tu t'laisse sauter par ce connard, tu sera pas contre le fait qu'on pilonne ton p'tit cul hein ?

Le jeune homme se frotta les yeux, désespéré.

- Bon sang qu'ils m'énervent...

Sans prévenir, il plongea en avant, sa lame jaillissant de sa main comme par magie pour venir se planter dans l'aîne de l'agresseur de droite tandis que Glen fonçait vers Kamui, laissant son autre acolyte s'occuper de Vaem. L'autre gars, un roux aux yeux bleus, était plus costaux et plus habile que son premier adversaire. Rapidement, ils durent en venir aux mains, et à cause de son petit gabarit, Vaem perdit rapidement le dessus, se retrouvant coinsé sous son adversaire tout en essayant de lui crever les yeux tandis que l'autre tentait lentement de l'étrangler...

La phrase de Glen fit rire Kamui. Quelle réaction logique !
Kamui se tapait Vaem, pourtant ne se détestaient-t-ils pas ?
Alors quelle importance si Vaem se « vendait » aussi à l’homme.
Kamui acquiesça et déclara que cela ne devrait poser aucun problème à Vaem, sauf que malheureusement il ne pensait pas que la nécrophilie face partit des caractéristiques de Vaem. Dommage pour lui, n’est-ce pas ?
Cela ne plus pas vraiment à Vaem, enfin il n’eut pas le temps de vraiment le montrer car il se jeta littéralement sur son adversaire.
Glen fonça sur Kamui en faisant une mine plutôt laide : un rictus qui n’avait rien d’élégant.
Le jeune homme contra le coup qui venait dans sa direction en esquivant, il répliqua ensuite avec rapidité.
Les mouvements de l’homme n’avait rien de vraiment réfléchit.
Et Kamui n’eut pas de mal à les esquiver.
Puis il planta la lame de son couteau dans la poitrine de son adversaire.
Malheureusement il n’eut même pas le temps de respirer car il découvrit Vaem en position plutôt désavantageuse.

Le jeune homme se rapprocha et donna un coup bien placé dans la nuque du jeune homme qui s’effondrait sur Vaem sans résistance.
Les points de pression et d’action : aucun souci pour Kamui, il avait appris à les connaitre au fil du temps, c’est très utile !
Kamui parut amusé, sa mine enjoué n’allait pas vraiment avec le contexte et pourtant il déclara :

« Tu as fini de te faire plaquer au sol par un autre que moi ? Je pourrais vraiment le prendre mal à force… »

Finalement, il n’y a eut aucun dommage collatéral, l’histoire était réglé aussi vite qu’elle avait commencé.
Le jeune homme aida Vaem à se débarrasser du déchet, le faisant rouler sur le côté.

« Histoire résolue. »

Les yeux de Kamui brillaient d’une étincelle malicieuse. Il attrapa les trois hommes et en fit un « tas ».
Puis il nettoya la lame de son couteau qu’il avait préalablement récupéré, il la remit ensuite dans son manteau.

[Désolé pas d'idée]

Les mains de son agresseur commençaient sérieusement à lui faire mal, coupant lentement mais sûrement l'arrivée d'air dans ses poumons. Un peu dépassé, il abandonna l'idée de crever les yeux de son adversaire pour tenter d'écarter les doigts lui broyant la gorge, puis pour essayer de lui briser les doigts (chose à laquelle il parvint d'un côté mais pas de l'autre), jusqu'à ce que soudain l'autre s'effondre sur lui, lui coupant presque aussi bien le souffle que lorsqu'il lui étreignait la gorge.

- Ouch !

Se tortillant d'un côté, puis de l'autre, il tenta vaguement de se dégager, puis son regard rencontra celui de Kamui au dessus de lui et un sourire éclaira doucement son visage.
Et un éclat de rire jaillit de sa poitrine compressée par le poids mort du garçon inconscient en entendant les mots de son compagnon.

- Peut-être que tu ne me satisfait pas assez ?

Un large sourire et un regard aussi malicieux que ceux de Kamui signalaient sa moquerie, et il tenta une nouvelle fois de se dégager, en vain. Heureusement pour lui, son amant l'aida à se dégager, le laissant reprendre son souffle, étalé sur le sol, les yeux perdus dans la nuit illuminées par les projecteurs, tandis qu'il allait faire un "tas" contre le mur.
Trois morts...
Joli bilan pour une seule soirée...
Il se passa une main nerveuse sur le visage.
Bon sang... pourquoi devaient-ils toujours finir par se battre et tuer pour pouvoir être tranquilles ?....

Avec un profond soupir, le jeune homme se redressa, nétoyant lui aussi sa lame, de manière machinalle, puis se mit debout et rejoignit Kamui, passant les bras autour de sa taille, et déposant un baiser sur sa nuque.

- On devrait peut-être pas rester dans l'coin Kam...

Ses bras se relâchèrent et il s'écarta à regrets.

- ... on peut aller chez moi, j'y suis encore seul pour l'instant. (il enfonça ses mains dans ses poches) On sera toujours plus tranquilles qu'ici...

Il regrettait un peu le fait qu'ils ne puissent rester dehors, mais l'endroit était bien trop dangereux... comme tous ceux de Thao de toutes façons. Surtout s'ils étaient ensemble. Il regrettait un peu, d'ailleurs, cette obligation qu'ils avaient de se cacher, mais n'en faisait jamais la remarque : c'était lui qui avait proposé la chose. Il ne voulait pas être un poids pour Kamui, pas plus qu'il ne souhaitait devenir une cible pour les bandes. Aux yeux et à la connaissance de tous, il était neutre. Complétement. Engagé dans aucunes bandes, dans aucunes magouilles. Il vivait pour lui et part lui, et sa relation avec le chef des Raven Death n'avait rien changé : il ne VOULAIT PAS s'impliquer dans ces histoires.
Un sourire passa figitivement sur ses lèvres.

- A moins que tu ne connaisse un endroit plus "romantique" ?

Kamui entendit la réponse irnonique du garçon.
Le jeune homme préférait ne pas répondre. Il remit d'un geste de la main ses cheveux en ordre.
Vaem vint enlacer Kamui et rappela qu'il ne fallait pas s"éterniser.
Cela semblait évidant, mais où aller ? La plupart du temps ils allaient chez Vaem. Et c'est ce que celui-ci proposa.
Normal, Vaem ne partageait pas encore son pavillon avec d'autres personnes.
Cette situation était parfois énervante. Ne pas pouvoir se voir quand on voulait: ok; mais devoir surveiller là où on est...
Tout pourrait être plus facile ! Sauf que d'autres problèmes feraient irruption.
Et finalement ne serait-ce pas plus difficile ?
Alors que tuer quelques idiots parfois, cela n'avait rien de compliqué.
Kamui suivit Vaem et déclara:

"Non, je n'ai aucun endroit plus "romantique" en tête, et je ne pense pas que cela te gène, si ?
Ou alors, c'est plutôt la monotonie..."

De toute façon il n'y a pas vraiment d'endroit calme et vide la nuit. Les bandes couvrent tous les lieux.
Donc pas vraiment facile de se voir tranquillement dehors.
Mais comme l'a dis Kamui, cela ne le gène pas. Le risque aurait ajouté du piment, mais trois morts pour ce soir: cela suffisait.
Et puis, Kamui devait être en pleine forme, car demain il fallait commencer la chasse aux nouveaux !
Rien de plus simple que de les faire rentrer dans les bandes !
La plupart ne connaissent pas Thao et préfère : question de sureté. Et les autres ? Ben...ils n'avaient pas le choix tout court...

Kamui regarda le tas. Qu'allaient-ils faire d'eux ? Les laisser aucun soucis.
Mais détruire les corps auraient été encore plus drôle non ?
Malheureusement, Kamui n'avait pas d'essence sur lui. Et les bouteilles d'alcool qui trainaient aux coins des rues n'étaient pas pleine.
Kamui soupira: dommage.

Il avait lentement prit la direction de chez lui, attendant que Kamui le suive, l'esprit plongé dans de sombres pensées. Comme à chaque fois après une attaque de ce genre, le jeune homme se demandait s'il avait fait le bon choix, d'abord en acceptant ses sentiments pour le chef des Raven Death, et ensuite en se disputant longuement avec lui pour conserver sa neutralité au sein des bandes. Parfois, il se prennait à regretter sérieusement cette décision, se disant que s'il avait accepté d'intégrer la bande, la plupart de ces simagrées stupides n'auraient pas lieux d'être. Il pourrait voir Kamui librement, au grand jour, dans les lieux qu'ils voudraient, au vue et au sus de tous...
Certes, ça lui attirerai probablement masse d'ennuie, de combats, de tentatives de viols ou d'enlèvement... mais... est-ce que ça n'en vallait pas la peine ?...

Son regard vert glissa doucement sur la forme sombre qui suivait ses pas, et observait avec un regret visible le tas de corps qu'ils laissaient derrière eux.
Il eut un frisson.
Kam aurait certainement voulut les faire brûler...
Ces derniers temps, le côté pyroman de son amant semblait exacerbé.

Doucement, il rallentit sa marche pour que le jeune homme arrive a sa hauteur, et sans un mot, il effleura la main qui passait à sa portée sans oser la prendre. Il ne l'avait jamais fait, et ne le ferait probablement jamais : il ne savait pas comment Kam y réagirait, et honnêtement, il n'avait pas vraiment envie de savoir.
Un léger soupir gonfla sa poitrine.

De nouveau, il repoussa les mèches rebelles qui tombaient devant son visage, puis s'étira, et fit le tour de son pavillon pour en dévérouiller l'entrée, et pénétrer à l'intérieur, fermant rapidement derrière son compagnon.
Ce fut seulement à ce moment là qu'il s'autorisa à se détendre.
Il était rentré... en sécurité...
Prenant son temps, il déposa ses affaires de bain sur la table de la cuisine, puis retira la veste élimée qui couvrait ses épaules, dévoilant le débardeur moulant qui soulignait sa taille et la déchirure de pantalon au niveau des fesses.
Il s'étira.

- Ca fait du bien d'être rentré.... (coup d'oeil à Kamui) Tu veux boire ou manger quelque chose ?

Kamui marchait derrière Vaem a une distance d'environ trois, quatre mètres. Il regardait droit devant lui, ses yeux se posant régulièrement sur la silhouette qu'il suivait. Parfois il se demandait si tout cela ne pouvait pas être plus simple. Mais Vaem voulait rester neutre, et puis la rupture n'était pas une solution.

Kamui ne montrait jamais vraiment son affection, a se demander s'il avait des sentiments positifs.Mais il tenait à Vaem et çà il ne pouvait rien faire contre. Mais pour lui avoir un simple geste affectif voulait dire s'engager. Et çà Kamui s'y refusait. Cela voulait dire pour lui "souffrir", il n'avait jamais eu la vision d'une famille heureuse, a part ses parents dont il avait très très peu de souvenir: donc étaient-ils vraiment heureux ? Et pour les relations, la seule sérieuse qu'il a connu c'était fini à Thao. Kamui ne veut plus faire de mal à une personne qu'il apprécie. Alors autant ne plus apprécier personne, où au moins ne pas le montrer. Vu qu'il était porteur de mort.

Alors finalement, comme il ne voulait pas remettre le débat sur la table ce soir. Débat qui finira comme toujours pas un non catégorique de la part de Vaem: il reste neutre.
Plutôt se taire et endurer cette aventure, dans l'ombre de tous.
Vaem ralentit sa marche, Kamui le rattrapa, leurs mains s'effleurèrent et le sang de Kamui se glaça b(cf haut de post). Son amant n'avait jamais essayer de prendre cette main qui parfois est un peu lointaine, et pourtant il en avait surement envie. Mais il n'avait surement aucune envie de savoir la réaction de Kamui qui serait surement plutôt glaciale.

Les jeunes hommes étaient arrivés. Vaem fit le tour et déverrouilla l'entrée. Kamui entra. Le seule bruit qu'on entendit fut le bruit de la porte qui se referme.
Puis un soulagement certain. Kamui retira son manteau qu'il posa dans un coin. Il s'étira de tout son long puis jeta un coup d'œil à Vaem qui lui aussi s'était dévêtis. Un sourire s'afficha sur le visage du garçon qui s'était rapproché de son compagnon. Il passait ses bras autour de la taille de celui-ci et déclara:

"Quelle tenue indécente. Heureusement qu'avec ta veste cette déchirure ne se voyait pas. Sinon tu aurais appâté tous les chats du quartier. "

Il passa un doigt à travers l'ouverture imprévue du pantalon. Puis répondit positivement pour une boisson. Il lâcha Vaem et alla s'appuyer contre le plan de travail.

Après la main effleurée, Vaem avait chassé toutes ses sombres pensées de son esprit, préférant ne plus y réfléchir et ne pas se mettre martel en tête : comme pour tout à Thao, ils vivaient au jour le jour, et cette histoire n'échaperai pas à la règle. Un jour, peut-être, le jeune homme prendrait partit pour une bande, peut-être qu'il crérait son propre groupe, peut-être qu'ils se sépareraient, ou s'entre-tureaient... ou peut-être que tout finirait bien. Mais cela ne servait à rien d'y penser... ils ne pouvaient pas savoir.

Après avoir poussé les nombreux vérous qu'il avait posé sur sa porte, le jeune homme s'était enfin autorisé à se détendre, retirant sa veste et se baladant chez lui en exhibant la belle déchirure de son pantalon. Il n'avait pas encore eut le temps de réparer cette dernière, et quelque chose lui disait que ce ne serait certainement pas ce soir qu'il le ferait...
Comme pour confirmer ses dires, Kamui l'attrapa par la taille et glissa un doigt par l'ouverture, effleurant ses fesses et le faisant frissonner d'excitation.
Bon sang... ça faisait vraiment une éternité qu'il n'avait pas sentit les mains du garçon sur sa peau...

Un sourire s'esquissa sur son visage.

- Qui te dis que je ne l'ai pas fais en attendant ta visite, hein ?

Avec un amusement certain, il se sauva des bras qui le relâchaient, avançant d'un pas dansant dans la cuisine pour aller chercher la boisson proposée. Connaissant son compagnon, de l'alcool ne serait pas de refus...
Et il avait justement de quoi faire plaisir.
D'un cachette, il sortit une bouteille de wisky 10 ans d'age qu'il avait réussit à faucher dans la vérenda quelques jours plus tôt, et la posa sur la table avec deux verres.

- Monsieur est servit !

Il se laissa alors tomber sur une chaise, se laissant nonchalement aller en arrière, appuyé contre le dossier, son débardeur remontant légèrement sur son ventre musclé, juste assez pour que ce soit tentant.

Kamui s'étira à nouveau, ses épaules craquèrent et la douleur qu'il avait eue toute la journée à une épaule quitta enfin son corps.Il sourit et répondit à la "provocation" de Vaem.
Il emprunta un ton velouté et déclara:

"Crois tu vraiment que tu as besoin de çà pour que je te sautes dessus au premier signe de fatigue de ta part ?"

Puis il suivit le jeune homme du regard, celui-ci était partis chercher sa boisson.
Il revint avec une bouteille inattendue, un bon alcool de 10 ans d'âge !
Kamui se demandait pendant une seconde où Vaem avait fais son acquisition, puis finalement il laissa tomber.
Peut importe d'où elle venait, maintenant elle était là ! Et il ne la laisserait pas partir.
Il se redressa du contoir où il était appuyé, il suivit Vaem jusqu'à une chaise.

Kamui était prêt à s'assoir, mais il fut déconcentré par un morceau de tissu relevé.
Vaem semblait ne pas avoir remarqué, ou peut être faisait il semblant.
Le brun afficha un grand sourire et pris un ton de prédateur (ça a une voix ? enfin passons...).
Il alla à la hauteur de Vaem en fronçant les sourcils mais son visage se décontracta rapidement pour déclara d'un ton mielleux:

"Tu vois, çà c'est un signe de fatigue ? Sais tu à quel risque tu t'affiches ? Il laissa un silence puis poursuivit. Tu as de la chance, tu as posé une jolie bouteille sur la table."

Puis il laissa ses doigts qui avaient été attiré par cette peau, quitter le ventre qu'ils avaient commencé à chatouiller.
Kamui regagna sa place, il servit de verre. Puis il s'assit, prit un verre et le vida d'une traite.
Mon dieu qu'est-ce que cela faisait du bien, être à l'intérieur, un verre à la main et son amant de l'autre côté de la table. C'était définitivement Non: il ne regrettait rien.
Il se resservit un verre pour noyer son regard à l'intérieur.

Un petit frisson de plaisir avait secoué son échine au passage des doigts sur son ventre et il s'était autorisé un sourire plein de charme. Il se sentait bien... les ennuits étaient loin, virtuellement tenus à distance par les véroux et les sécurités sur sa porte, la nuit venait à peine de commencer et Kamui était avec lui. Que demander de plus ?
Avec un léger soupir, il s'enfonça un peu plus dans son siège, jouant distraitement avec son verre tandis que son amant buvait le sien.

Fermant les yeux, il se laissa bercer un long moment par l'ambiance tranquille qui régnait dans la pièce. C'était si bon...
Enfin...
Auu bout d'un moment, il se redressa, abandonnant sa place pour traverser la pièce à la recherche d'un pull.

- Mmh... pourquoi je ne t'ai pas vu ces derniers temps ? Des problèmes avec ta bande ?

Se débarassant de son débardeur, il se glissa avec plaisir dans un pull deux fois trop large pour lui et lui descendant jusqu'aux genoux, puis il troqua son pentalon déchiré contre un short en jean usé jusqu'à la trame. S'arma d'un nécessaire de couture fauché à l'infirmerie, il revint s'asseoire sur la table, non loin de Kamui, et entreprit de recoudre la déchirure de son vêtement.
Tout en travaillant il jeta un coup d'oeil à Kam.

- Alors ?...

Kamui qui fixait son verre, se mit à jouer avec. La présence du liquide qu'il venait à nouveau de mettre dedans, le dissuada rapidement de continuer. Puis son attention se posa sur Vaem qui se changea trop rapidement à son gout.
La fente qui ornait l'arrière du pantalon que Vaem portait un peu plus tôt ne le gêner pas en soit. Mais il est plutôt dangereux d'attirer les regards et d'exciter autant l'appétit de la maison Thao.
Le jeune homme bût une gorgée du bon breuvage qu'il tenait toujours entre ses mains, puis il répondit à Vaem le regardant recoudre son vêtement.

" Il y a eu un arrivage, donc il a fallut rallier ceux qui étaient intéressant. Petit soupire. Et je ne sais pas ce qu'ils ont tous ces temps ci ! Je crois que le grand jeu du moment s'est de désobéir. Du coup ça nous rajoute du boulot en plus. "

Kamui se leva, il contourna la table pour aller se poser derrière Vaem, il posa son verre sur la table. Le jeune homme regarda de plus près l'activité du garçon. Il se pencha en avant pour être à sa hauteur, s'appuya sur le dos de sa chaise. Il posa un doigt sur le trou entrain d'être recousu. Il passa un doigt par entrebâillement et défit le travaille de Vaem.
Il s'afficha avec une mine désolé qui n'en était rien et s'excusa.
Puis il s'approcha du coup de Vaem et y déposa ses lèvres.

Un petit sourire passa sur ses lèvres en entendant l'explication fournie par Kamui tandis que ses doigts s'activaient machinalement sur le vêtement.

- T'as pu recruter avant les autres ?

Les autres... la bande de Raven, bien entendu. C'était toujours la guerre entre ces deux là lorsqu'un nouvel arrivage débarquait dans le "village" que formaient les chalets dans l'enceinte de la maison Thao. Lui-même ne s'en souciait pas trop, préférant rester en dehors de tout ça et regarder de loin les deux groupes s'affronter pour la domination des quartiers. La seule chose qui l'embêtait, c'était que Kamui en ressorte blessé... et il avait la même inquiétude vis à vis de Mitsuo.
Avec un petit soupir il chassa ces pensées de sa tête : Kam semblait aller bien, et il n'avait pas eut de nouvelles alarmantes de la part des autres donc...

Il haussa un sourcil.

- Désobéir ?...

Intéressant...
Tout en continuant son travail de couture, il écouta son amant se déplacer dans la pièce, le sentant bientôt s'installer dans son dos. Une seconde plus tard, il grognait de mécontentement en voyant le doigt de Kamui défaire son ouvrage.

- Tu veux que je me balade les fesses à l'air dans tout Thao c'est ça ?

Sourire amusé.
Renversant la tête en arrière, il laissa les lèvres du jeune homme courir sur son cou, savourant, les yeux mi-clos, la douceur de ce contact. Ses doigts vinrent se glisser dans les mèches brunes et il attira la tête de Kamui plus près de sa gorge.

- Mmmh... si tu me taquine pour m'abandonner ensuite, je te jure que je te quitte...

Il avait murmuré ça avec un grand sourire, les bras passés autour du cou de son amant mais... il était on ne peut plus sérieux. Le brun l'avait abandonné trop de fois en pleine action pour sa stupide bande pour qu'il laisse passer une énième fois ce genre de comportement.

Recruter et toujours difficile, c'est plutôt une question de vitesse et de persuasion. Mais Kamui était plutôt content de lui. Il avait recruter plusieurs personnes avant que les autres s'en mêle. Il fit pars du nombre de recrues en plus qui ne dépassait pas les 3.
Les clans se battent en premier lieu lors de se "ravitaillement" chez les nouveaux. Le gagnant n'est pas forcement celui qui a le plus de membre, mais celui qui a les plus doués.
Et l'intuition de Kamui disait que des "personnes" qui excellent dans leurs disciplines n'allaient pas tarder. Et celles là seraient importante pour le clan.

Kamui soupire et déclara:
"Et oui, il semblerait que certaines personnes auraient autre chose à faire que partager les activités du clan. Dommage pour elles."

Le jeune homme ne s'attardera pas sur le sort de ces personnes et je pense que personne n'aimerait savoir.
Kamui regarda le pantalon qui avait son trou à nouveau. Il mordilla le cou de Vaem avant de déclarer.

" Non, garde ce pantalon juste pour moi."

Il entendit enfin la remarque du jeune homme. Il est vrai qu'il avait abandonné trop souvent son partenaire. Mais quand on le demande il est toujours disponible même lorsqu'il est avec Vaem. Et celui-ci devra si faire.
Kamui s'écarta alors du garçon.

"Ok, sachant que je ne sais pas à l'avance si je vais être demandé. Il vaux mieux alors ne rien commencer. Et c'est vrai que tout seul tu dois t'en sortir aussi bien dans ce domaine, non ? "

Le jeune homme retourna à sa place, récupérant son verre au passage. Il s'assit nonchalamment sur la chaise et jeta un regard provocateur à Vaem.

Le jeune homme n'avait pas insisté pour savoir le sort qui avait été réservé aux désobéissants... la loi de Thao était presque pire que celle de la jungle. Lui-même avait toutes les peines du monde à garder sa neutralité, aors les membres des bandes ? Quelles chances avaient-ils de garder un peu d'autonimie ? Aucunes...
Il serra les lèvres.
Il n'aimait pas cet état de fait...
Vraiment pas.

Changeant de sujet, il demanda donc à Kamui si ce dernier souhaitait le voir se baladercul-nu dans tout Thao vu qu'il venait joyeusement de ruiner tout son ouvrage, et il ne pu retenir un sourire un peu amer lorsque le jeune homme lui répondit qu'il devait le garder pour lui. Le châtain voulait bien mais... vu le peu de temps qu'ils avaient pour se voir, était-ce bien nécessaire ?...

Soupirant, il aquiessa quand même avant de passer les bras autour du cou de son amant, lui murmurant que s'il l'abandonnait en pleins préliminaires (voir en plein acte, comme c'était déjà arrivé...) cette fois-ci il le quittait.
La réponse de son compagnon le prit complétement au dépourvut.
Et le mit franchement en colère.

Quelques objets se mirent à vibrer autour de lui, reflet de cette ire, et il se redressa vivement, déposant sèchement l'abit sur la table.

- T'as parfaitement raison.

Il traversa la pièce pour dévérouiller la porte et l'ouvrir en grand.

- Je peux parfaitement m'en sortir tout seul pour ça. Du coup je ne crois pas que ta présence soit désirée plus longtemps. Tu sort. Maintenant.

Bon sang !
Il aimait Kamui et était en manque de lui mais certainement pas assez pour se laisser traiter de cette façon ! Ou encore moins pour aller quémander son attention comme un gentil jouet sexuel. Si Kamui voulait ce genre de chose, il n'avait qu'à aller voir ailleurs !!

Kamui regarda Vaem se lever et faire son cirque.
Il soupira face à la colère de son amant. Il attrapa son verre et le vida d'une traite puis il se leva.
Il marcha en direction de la porte et donc de Vaem. Arrivé à sa hauteur il lui fit un grand sourire puis sortit juste derrière la porte.

" Tu vas me laisser dehors, en pleine nuit avec tous ces méchants qui rôdent ??"

Sa voix tremblotait révélant sa peur feinte.
Puis voyant que son petit jeu ne marchait pas, il s'accroupit à un mètre de la porte et sortit une cigarette qu'il alluma et dont il tira une bouffée.
Il regarda les alentours, des voix montées dans la nuit mais elles étaient loin. A par cela, aucun bruits ne résonnaient dans l'obscurité.
Soudain une tache sombre apparut dans son champs de vision. Le jeune homme sursauta quand il se retrouva avec un chat contre la jambe. Comme quoi...s'est pas les plus grands les plus impressionnants.
Il caressa le matou avant de lui dire à l'oreille que le bonhomme à la porte était un méchant et qu'il fallait pas y aller.
Bizarrement, le chat jeta un regard à Kamui et miaula...avant de partir vers Vaem.

"Même les chats ne m'écoutent plus ! Finalement je suis peut être trop vieux pour ces imbécilités..."

Il soupira avant de repartir à la contemplation de sa cigarette.
Les disputes étaient fréquentes avec Vaem. Kamui le cherchait bien, il n'est pas très délicat et encore moins attentionné.

Impassible, le regard glacé, il avait suivit le manége de Kamui sans rien dire, les bras croisés sur la poitrine, l'épaule appuyée contre la porte, attendant patiement qu'il s'en aille. Il était trop en colère pour se laisser amadouer par une mise en scène aussi puérile.
Agacé, il le regarda s'écarter un peu de la porte et s'écarter pour allumer une cigarette, accroupi contre un mur. Bon sang... de qui se moquait-il encore ??

Alors qu'il allait l'agresser verballement, Kamui se tendit, sur le quivive, et le jeune homme se crispa lui aussi, inquiet à l'idée d'une attaque... et se détendit lorsqu'il réalisa que ce n'était qu'un chat. Un chat roux tout éflanqué qui alla se frotter aux jambes du chef de bande avant de défier son ordre pour venir s'installer aux pieds de Vaem.
Le châtain s'acroupit et glissa ses doigts dans la fourure rousse.

- Peut-être bien...

Le jeune homme s'assit sur la marche menant à chez lui, laissant le chat s'installer sur ses genoux, sa silhouette mince se découpant à contre jour sur la lumière émanant de la cuisine. Caressant toujours distraitement l'animal, il se perdit un instant dans la contemplation de Kamui, se demandant avec autant de tristesse que de colère pourquoi leurs recontres tournaient toujours comme ça.

- Mais tu ferai un ulcère plutôt que d'arrêter pas vrais ? Même si je te quittais parce que j'en ai marre...

Il soupira et souleva le chat, le temps d'aller chercher un peu de viande à lui donner, puis revint s'asseoir sur sa marche.
Posant ses coudes sur ses genoux, il cala son menton dans ses mains.

- Fait froid...

Le regard posé sur lui ne faisait que l'attristé un peu plus. Kamui en avait marre des impressions de déjà vu, pourtant il faut bien avouer que les disputes occuper une place importante dans leur vie de couple, à qui la faute je vous le demande !
Il regarda Vaem, l'air autour d'eux était plus que tendu mais l'apparition du chat avait un peu calmé l'atmosphère il semblerait.
Le jeune homme regarda son amant s'assoir sur le marche, finalement Kamui n'allait peut être pas passer la nuit dehors !
Mais il fut vite pris au dépourvu par la remarque de celui-ci. Abandonner le clan ? Abandonner tout çà ?
Kamui s'abandonna à la contemplation des pierres de la ruelles. Sa réponse se fit attendre mais tomba sans équivoque.

"Je peux pas arrêter. Je crois qu'il n'y a que ça, que je sais vraiment faire."

Puis le jeune homme repartit dans ses pensées, avant d'entendre la remarque de Vaem.
Il écrasa sa clope et se leva. Il adressa un petit sourire à Vaem avant de déclarer:

"Rentres avant d'attraper la crève."

Si en plus Vaem pouvait accuser Kamui de l'avoir rendu malade, alors là, plus aucun doute il allait le quitter rapidement !
Il y a tellement de chose à reprocher à Kamui, que l'on peut dire de Vaem qu'il a un cœur énorme !

Un nouveau soupir vint gonfler sa poitrine, mais il le bloqua avant qu'il ne sorte.

- C'était une invitation abrutit...

Lentement, il quitta sa position, se redressant pour tourner les talons et entrer à l'intérieur de son pavillon, se baissant rapidement pour passer les doigts dans la fourure rousse de l'animal à présent confortablement installé sur une chaise munie d'un coussin.

Vaem avait toujours aimé les chats... et les rares bestioles de cette race vivant à Thao le savaient bien. Il lui arrivait souvent d'avoir ce genre de compagnon le soir, et l'été dernier une chatte était même venue faire sa portée dans son placard. Peut-être que celui-ci appartenait à cette dernière...

Après un rapide gratou derrière les oreilles, il quitta l'animal et la cuisine pour accéder à sa chambre, grimpant rapidement sur sa mezzanine pour s'étaler sur le matelat et les couvertures lui servant de lit.
Il avait laissé la porte ouverte.
Si Kamui voulait rentrer et le suivre eh bien...

- Mmmh...

Le jeune homme posa un bras en travers de son visage, attristé par la tournure qu'avaient pris les évènements entre eux. Il était trop prompt à s'énerver ces derniers temps...
Fallait dire que le brun finissait par lui manquer à force.
Il se tourna sur le côté.
Putain... et dire qu'au début il n'était sortit avec lui que par lassitude (et pour emmerder Raven)! Voilà maintenant qu'il lui faisait des scènes d'amoureux, c'était vraiment du grand n'importe quoi. Quand au juste était-il tombé amoureux de l'imbécil qui fumait probablement encore en bas ?...

Kamui soupira: il n'était pas douer pour comprendre ce qu'on attend de lui. Et voilà qu'une fois de plus il ne comprenait pas ce que voulait Vaem. Kamui se leva quelques minutes après que le jeune homme est disparu dans entrebâillement de la porte.
Il rentra dans la pièce et reposa son manteau sur le porte-manteau qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt seulement.
Le regard du jeune homme se posa sur le chat entrain de manger. Il le remercia d'une grattouille, fallait bien avouer qu'il avait calmé l'ambiance !

Kamui suivit le chemin que son compagnon avait pris un peu plus tôt. Il rentra dans la chambre et grimpa à la mezzanine, découvrant son amant sur son matelas. Il s'approcha de lui et s'assit à ses côtés. Il passa deux doigts sur son visage avant de s'excuser de sa propre stupidité.
Puis il passa une main dans les cheveux du jeune homme couché à ses côtés.

" Je ne t'accorde que très peu de temps, je le sais, et je m'en excuse. Mais je ne peux te faire de promesses que je ne tiendrais pas. Mais je t'assure que je vais essayer de faire plus attention à toi. Je ne suis pas doué de ce côté là, mais bon ! "

Un petit sourire s'afficha sur son visage, ses yeux ne se décrochaient pas des yeux verts de son amant, ils sont si...captivants.
Kamui se retrouva a court de mots, il s'était une fois de plus conduit comme un idiot, malheureusement s'est presque devenue une habitude...

Le jeune homme avait roulé sur le ventre en entendant des pas dans l'escalier menant à la mezzanine, ses yeux verts fouillant l'obscurité pour discerner la silhouette de Kamui qui approchait de lui. Immobile, il l'avait laissé venir, attendant qu'il prenne la parole, et avait haussé un sourcil surprit en l'entendant s'excuser sur sa stupidité.
Il ne s'attendait pas à ça...
Un sourire doux s'installa sur son visage.

Oh, il lui en voulait mais... il pouvait aussi comprendre.
Continuant de sourire, Vaem s'était décalé pour faire un peu de place à son compagnon, et avait continué de l'écouter en silence, hochant doucement la tête à la fin de son discours.

- Idiot...

Tendant les bras, il les passa autour du cou de Kamui et l'attira à lui, déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de le relâcher, le laissant libre de choisir de s'installer contre lui ou de partir.

- Je sais...

Il poussa un minuscule soupir.

- Mais parfois j'aimerai juste ne pas avoir l'impression d'être juste un plan cul.

Son regard caressa doucement les yeux du jeune homme et il esquissa un minuscule sourire.

- Kam... reste avec moi ce soir.